Qui n’a jamais entendu parler d’un encrassement de la vanne EGR ? Dans les faits, c’est un événement qui peut se produire beaucoup plus vite qu’on ne le pense.
Cette vanne, qui vise à réduire la pollution, remplit un rôle bien précis. Elle est d’une efficacité redoutable pour recycler les gaz d’échappement en les injectant une seconde fois dans le moteur.
Seulement, l’opération conduit à la production d’un dépôt qui peut, à terme, engendrer un encrassement. C’est encore plus le cas pour les voitures à moteur Diesel qui roulent majoritairement en milieu urbain. Voici nos recommandations et méthodes pour limiter ce phénomène.
Commençons par revenir très brièvement sur le fonctionnement d’un moteur. Pour que ce moteur fonctionne, il doit disposer d’un mélange d’air et de carburant.
Le carburant provient des injecteurs, en puisant dans le réservoir d’essence ou de gasoil. Pour l’heure, il est aspiré par l’admission, en roulant, après un passage par le filtre à air.
Il entre une première fois dans le turbocompresseur avant d’arriver au moteur. Ce dernier va rejeter des gaz d’échappement et notamment des oxydes d’azote.
Lorsqu’un moteur tourne à faible régime, les particules vont s’intensifier. Malgré la présence du filtre à particules au bout de la ligne d’échappement, il fallait un dispositif pour réguler une bonne partie des émissions polluantes. C’est le rôle de la vanne EGR.
Cette dernière prend traditionnellement place à la sortie du moteur. Elle s’apparente à un clapet.
Lorsque le moteur tourne à un petit régime, elle s’ouvre. Cela permet aux gaz d’échappement de parcourir une durite et d’être injectés à nouveau dans le moteur. Lorsque le moteur atteint une vitesse optimale de fonctionnement, les gaz sont dirigés dans la seconde voie du turbocompresseur avant d’arriver dans le catalyseur et le filtre à particules.
La vanne EGR remplit donc un rôle de filtration initiale. On la trouve au sein de toutes les voitures à moteur Diesel depuis les années ’80 et plus récemment sur les voitures équipées d’un moteur essence. Le durcissement des normes environnementales a contraint les constructeurs automobiles à multiplier les dispositifs antipollution… Si c’est efficace, le risque d’encrassement est pourtant bien réel…
La vanne EGR constitue donc une sorte de chemin dérivé pour les gaz d’échappement émis lorsque le moteur tourne à faible régime. Fatalement, un dépôt de suie peut se former plus ou moins rapidement. De même, les soupapes et conduits d’admission sont également exposés directement à ce problème.
Pour ne rien arranger, un carburant de faible qualité peut aussi encombrer la vanne, ce qui peut accumuler la quantité de dépôt. Au bout d’un moment, ces derniers peuvent créer une obstruction.
Un entretien insuffisant du moteur et de ses périphériques peut aussi conduire à une augmentation des rejets polluants, ce qui peut saturer la vanne. Sans surprise, l’encrassement peut être plus moins rapide en fonction de ces différents paramètres.
Toujours est-il qu’un usage majoritairement urbain d’une voiture à moteur Diesel peut largement accroître ce phénomène. Mais alors, existe-t-il un remède miracle pour décrasser une vanne EGR ?
Une astuce bien connue pour décrasser une vanne EGR, c’est de conduire vite. Enfin, il faut nuancer un peu le propos ! L’objectif n’est pas de maintenir une vitesse de 150 km/h pendant 10 minutes. Pas du tout !
L’objectif est de monter le régime moteur à une moyenne plus élevée qu’à l’habitude. Concrètement, sur route ou sur autoroute, baissez d’un à deux rapports. Le moteur sera plus bruyant, la consommation augmentera mais l’augmentation des flux d’air peut permettre de forcer la vanne EGR à éliminer certaines des impuretés qui l’obstruent.
Une autre solution, qui s’adresse surtout aux bons mécanos, c’est de lever la voiture et de démonter la vanne EGR. L’opération n’est pas particulièrement complexe mais il faut pouvoir l’effectuer en toute sécurité et surtout, avoir les outils et les compétences nécessaires.
La vanne doit être désolidarisée du moteur avant d’être nettoyée à l’aide d’un solvant spécifique. C’est très efficace mais il faut prévoir du temps et des outils. Cette solution est donc plutôt déconseillée à faire soi-même. Néanmoins, vous pouvez demander à un garage de l’effectuer pour vous.
Le coût varie assez fortement d’un établissement à un autre. Cela va dépendre de la notoriété de l’établissement mais aussi de la complexité pour accéder à la pièce car il y aura plus de temps de démontage et de remontage.
Je vous invite également à consulter le manuel d’utilisation de votre voiture. Généralement, une partie est consacrée à la vanne EGR. On y trouve parfois une méthode ou des recommandations pour pallier l’encrassement. Souvent, il est conseillé d’utiliser des produits…
Oui ! Il existe des produits qui peuvent permettre de nettoyer la vanne EGR. Il s’agit généralement d’un additif que vous ajouterez dans le réservoir lorsque vous ferez le plein de gasoil. Le produit permet d’éliminer les dépôts de suie en agissant directement sur le système d’admission, les soupapes et la vanne en elle-même.
Mais ne vous y trompez pas… Ces produits ont une fonction de maintenance avant tout. Si la vanne EGR est complètement bouchée, un additif ne pourra pas faire de miracle. Toutefois, ces produits sont recommandés. Vous pouvez les utiliser de manière régulière afin de prévenir l’encrassement, surtout si vous avez un usage majoritairement urbain de votre voiture.
D’ailleurs, il existe aussi des produits, qui se présentent sous la forme d’un aérosol, qui peuvent être pulvérisés directement sur la vanne. Pour cela, il faut déconnecter le système d’admission d’air de la vanne puis pulvériser directement à l’entrée. Cela doit être effectué lorsque le moteur est chaud…
Éviter que la vanne EGR s’encrasse n’est pas très compliqué. Déjà, si vous roulez majoritairement en ville, il faut prendre l’habitude de faire des trajets un petit peu plus longs de temps à autre. Cela profitera aussi au filtre à particules qui pourra maximiser ses phases de régénération.
Le dernier conseil, c’est aussi d’éviter de rouler en sous-régime. Cela peut sembler être une bonne solution pour réduire la consommation… Mais c’est aussi le meilleur moyen d’engendrer un encrassement général. Mieux vaut donc adopter une conduite suffisamment dynamique pour éviter d’user prématurément les différents dispositifs antipollution de votre voiture.
Sinon, utiliser un additif de manière régulière peut aussi être une bonne solution pour augmenter la durée de vie de la vanne EGR. Cela limitera le risque d’encrassement tout en ayant un impact positif sur la consommation de votre voiture.
La vanne EGR joue un rôle important dans la réduction des émissions polluantes. Les différentes évolutions des normes Euro contraignent les constructeurs automobiles à trouver de nouvelles idées pour réduire l’impact environnemental des véhicules.
La vanne EGR remplit efficacement son rôle en permettant de réinjecter une seconde fois les gaz d’échappement dans le moteur. Cela améliore la qualité de l’air tout en réduisant les rejets polluants dans l’atmosphère.
Cependant, le risque d’encrassement est réel si nous n’y prenons pas garde. Ayez l’habitude de faire des trajets suffisamment longs de temps à autre et évitez de rouler en sous-régime. La vanne EGR de votre voiture ne s’en portera que mieux… Tout comme le filtre à particules !
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