Norme Euro 7: qu'est-ce qui va changer ?

Le début des années 1990 marque une réelle prise de conscience de la pollution générée par l'automobile. Cela est passé par l'instauration du catalyseur en 1992, la mise en place obligatoire du catalyseur en 2011 et l'AdBlue en 2014. En parallèle, les rejets de polluants ont été définis par des normes, dès 1993. La norme Euro 7 devrait voir le jour prochainement et elle ne fera pas que des heureux du côté des constructeurs automobiles.

À quoi servent les normes Euro ?

Le 1^er janvier 1993, la norme Euro 1 a officiellement été mise en place. Elle vise notamment à obliger les constructeurs automobiles à optimiser leurs véhicules afin de réduire certains polluants. Cette première norme a conduit à l'adoption systématique du catalyseur sur les voitures à moteur essence, dans le but de réduire les émissions de monoxyde de carbone. Au fil des années, tous les cinq ans environ, les normes Euro se sont durcies. Pour les automobilistes, l'apport le plus significatif à sans doute été le downsizing. Cette pratique a permis de réduire la cylindrée des véhicules par l'adoption d'un ou plusieurs turbocompresseur(s). Ces normes sont d'ailleurs corrélées à ce que l'on appelle des cycles d'homologation. Ces cycles normés tentent de reproduire une utilisation normale d'un véhicule. Certains constructeurs ayant triché, le cycle NEDC fut remplacé par le WLTP, dès 2018.
Ces normes vous paraissent un petit peu abstraites ? Du côté des automobilistes, elles n'ont eu qu'un impact limité et peu visible. La norme Euro 6 a été la deuxième à afficher des dérivés. En ce début d'année 2023, nous sommes d'ailleurs toujours à la Euro 6d. Celle-ci a de nouveau durci les émissions polluantes tolérées, principalement en matière d'hydrocarbures. Mais nous savons également qu'il s'agit de l'ultime évolution de la norme Euro 6. La norme Euro 7, quant à elle, a déjà fait couler beaucoup d'encre et engendrer une bonne dose de stress aux constructeurs automobiles. Mais qu'en sera-t-il vraiment ?

Norme Euro 7 : en quoi consistera-t-elle ?

Sans surprise, la norme Euro 7 visera à poursuivre le processus déjà entamé sur les précédents opus. En novembre dernier, la Commission européenne a défini la consistance de cette nouvelle mesure. Voici, dans les grandes lignes, ce que réservera la norme Euro 7 :

•        Limitation des oxydes d'azote (NOx) à 60 milligrammes par kilomètre aussi bien pour les essences que pour les Diesel. Le seuil reste donc inchangé pour l'essence mais il est actuellement à 80 mg pour le Diesel ; 

•        Une baisse des émissions de particules fines, de l’ordre de 13 % ;

•        Les émissions de monoxyde de carbone devront être inférieures à 500 mg/km ;

•        Prise en compte des émissions des plaquettes de freins ;

•        Prise en compte des émissions des pneumatiques ;

•        Encadrement de la durée de vie des batteries.

Si cette nouvelle norme effraie les constructeurs automobiles, c’est aussi parce que les tests seront plus conséquents. Ils ne porteront plus « seulement » sur un parcours de 100 000 kilomètres mais iront jusqu’à 200 000. Dans le cas des véhicules électriques (hybrides y compris), la capacité de charge de la batterie devra être d’au moins 70 % au bout de cinq ans. Ce sont autant de contraintes qui s’ajoutent et qui pèseront lourd pour les constructeurs.

La prise en compte de mesures plus restrictives concernant les freins et les pneus est une nouveauté. C’est pourtant ce paramètre qui inquiète le plus. Les constructeurs doivent développer des systèmes de freinage plus efficients et choisir des pneumatiques qui vont émettre moins de particules. Cela fait d’ailleurs écho à un problème bien connu : le poids des voitures. Plus une automobile est lourde, plus elle nécessitera un freinage appuyé. Les pneus subissent également davantage de contraintes. Les voitures électriques, en raison de la masse de leur batterie, risquent donc d’être particulièrement touchées… Les fabricants devront donc trouver l’équilibre parfait entre la capacité de batterie optimale et le choix de pneus et freins efficients… Et pas trop onéreux. L’équilibre sera sans doute assez complexe à trouver.

 

Norme Euro 7 : quelle échéance ?

 

La norme Euro 7 pourrait entrer en application à partir de l’année 2025. Sans trop de surprise, elle fera surtout mal aux véhicules thermiques. Pour continuer à rester dans les normes, ces derniers devront s’adapter lourdement, ce qui entraînera les prix vers le haut. Là encore, les véhicules électriques en sortiront grands gagnants. L’objectif de cette nouvelle norme sera d’appliquer des protocoles plus précis et qui collent davantage à l’usage « classique » d’une voiture, en prenant en compte un maximum de paramètres. Ces exigences ne seront pas sans conséquence sur notre vie d’automobiliste.

Cela se traduira principalement par une augmentation généralisée des prix, aussi bien en thermique qu’en électrique. Certains prédisent même la fin des voitures thermiques à cette date. Dans les faits, les constructeurs n’auront pas d’autre choix que de s’adapter, malgré des coûts de développement qui s’annoncent faramineux. Les délais assez courts qui sont annoncés paraissent difficiles à tenir. Malgré l’approbation de la Commission européenne à l’échéance 2025, il est fortement probable que les choses évoluent d’ici là.

 

Ce qu’il faut retenir

Depuis une trentaine d’année déjà, l’Union européenne cherche à réduire les émissions polluantes émises par l’automobile. Au fil des évolutions des normes Euro, les mesures se sont affinées et s’ouvrent à tout ce qui gravite autour de nos voitures. La prise en compte de la pollution émise par le freinage et les pneumatiques sera une grande nouveauté. À côté de cela, le durcissement des seuils généraux sera un obstacle sans doute bien compliqué pour les constructeurs automobiles. D’ici 2025, il faudra donc redoubler d’efforts pour qu’un maximum de motorisations puissent être rendues compatibles avec cette nouvelle norme...

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