Les 6 étapes clés d’une transmission de garage réussie

Si « retraite » est le premier mot qui vous vient à l’esprit quand on vous demande vos projets dans 5 ans, c’est qu’il est peut-être temps de songer à la cession de votre entreprise ! Exercice difficile, car le quotidien mouvementé, mais passionnant de votre garage de réparation automobile accapare toute votre attention. Mais la marque des grands entrepreneurs est précisément d’avoir toujours une ou plusieurs longueurs d’avance. Il ne s’agit pas pour l’instant de partir en quête de votre successeur, même si la question se posera elle aussi très rapidement, mais de lister toutes les étapes clés pour une transmission de garage réussie. Entre la valorisation de votre entreprise, la conduite du changement en interne et la définition de votre rôle dans le dispositif à venir, les formalités à accomplir ne manquent pas. Retrouvez tous nos conseils pour aborder votre future nouvelle vie avec sérénité.

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#1 Anticipez : le changement c’est maintenant

La transmission d’une entreprise comme un garage automobile requiert avant tout de l’anticipation, car elle se prépare des années avant la date fatidique. Tout bon chef sait prendre les décisions qui s’imposent dans le timing qui convient. Mais, même les meilleurs remettent au lendemain certaines démarches, synonymes de départ de l’atelier. Même si vous savourez à l’avance la perspective d’une vie plus posée et peut-être davantage tournée vers vos proches, vous n’imaginez pas non plus ne plus venir au garage. C’est pourquoi le changement se prépare, pour vos employés, mais aussi pour vous.

Les spécialistes estiment qu’il faut compter environ 5 ans pour une cession bien orchestrée et réussie. Organiser le passage de témoin est une opération complexe qui peut engendrer du stress au sein de vos équipes de mécanos, mais aussi vous causer quelques nuits blanches. Il est primordial de ne négliger aucun des aspects du sujet.

Enfin, posez-vous les bonnes questions et jouez cartes sur table avec vous-même. Quand et pourquoi souhaitez-vous vendre votre garage auto ? Comment imaginez-vous cette transmission et qui serait le candidat idéal ?

Votre garage est le fruit de beaucoup de travail et de sacrifices, ne partez pas avec le regret de vous être fait déposséder de cette étape. N’oubliez pas qu’une cession réussie vous garantit presque à coup sûr une retraite sereine.

#2 Choisissez l’accompagnement qui vous convient

Ne considérez pas l’accompagnement comme une option, mais plutôt comme un atout. Le processus est long et nécessite parfois des compétences pointues dans de nombreux domaines, notamment en ce qui concerne la partie financière et juridique. Banquiers, avocats ou experts-comptables pourront vous aider pour les aspects les plus techniques.

Sinon, pourquoi ne pas bénéficier de l’assistance d’experts rompus à cet exercice ? Bon nombre de réseaux pourront vous prêter main forte et lever vos doutes.

Le site du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance est une mine d’informations à consulter avant toute chose. Leurs nombreux articles explicatifs constituent une excellente base pour parti à la découverte du sujet. Parmi les acteurs institutionnels figurent également la CCI et la CMA qui proposent des guides très complets. Le site de Bpifrance traite également le sujet de la cession de façon exhaustive.

De nombreux réseaux d’accompagnement existent enfin pour vous épauler dans cette étape importante de votre vie professionnelle, comme le réseau Initiative France ou Le réseau Entreprendre.

Le Conseil National des professions de l'Automobile (CNPA) a lancé en 2008 un vaste programme d'accompagnement des garagistes soucieux de préparer la reprise de leur entreprise de réparation. Cette volonté a conduit à la création du site Mon Entreprise Auto sur lequel il est possible d'entrer en contact avec de nombreux experts spécialistes en droit, en fiscalité ou encore en comptabilité.

#3 Définissez le mode de transmission de votre garage

La question est délicate et chaque solution devra être étudiée en tenant compte des avantages et des inconvénients, fiscalement parlant notamment.

La transmission à un membre de la famille

Ce mode de cession est parfaitement possible. Il est rassurant, car il permet de garder un œil sur l’entreprise, mais il présente aussi ses limites. Difficile en effet pour le nouveau patron du garage de se sentir libre si le patriarche garde constamment un œil, certes bienveillant, sur les affaires ! De plus, si vous comptiez clore définitivement ce chapitre de votre vie, il va falloir faire abstraction d’un certain nombre d’éléments lors des repas de famille !

Plus sérieusement, la fiscalité et les frais liés à la succession sont à étudier minutieusement. Vous pouvez opter pour :

• la donation, qui vous prive cependant du revenu que vous auriez pu tirer de la vente ;
• la donation-partage entre tous les héritiers ;
• la vente.

De nombreux dispositifs encadrent ses opérations comme la loi TEPA, pour léguer progressivement des parts de la société à vos descendants, mais aussi le pacte DUTREIL qui permet un abattement fiscal, sous réserve de respecter un certain nombre de conditions.

Enfin, selon les cas, les droits de donation sont réduits de moitié si celle-ci intervient avant les 70 ans du chef d’entreprise. Gardez également à l’esprit que toutes les actions que vous entreprendrez devront préserver l’égalité entre les héritiers. 

La cession à un salarié

Selon le site Les Echos Entrepreneurs, environ 6 % des dirigeants de petites et moyennes entreprises cèdent leur entreprise à un ou plusieurs salariés. La loi Hamon instaure d’ailleurs depuis 2014 l’obligation d’informer les salariés en cas de vente de l’entreprise. Un guide complet explique tout le dispositif à mettre en place.

Nous vous parlions d’anticipation plus haut et ce cas en est le parfait exemple. Votre chef d'atelier vous a récemment fait part de son intention de vous succéder ? Vous devez lui laisser le temps de constituer son dossier et de réunir l’ensemble des fonds.

Céder à un employé implique souvent de vendre moins cher qu’à un acheteur extérieur. Mais les garagistes qui ont transmis leur société par ce biais sont unanimes : ce qui prime dans ce cas-là c’est le sérieux du candidat, la vitalité du projet et le bien-être de l’entreprise et de son personnel. Car oui, après vous non pas le déluge, mais une nouvelle aventure.

#4 Déterminez la valeur de votre bien

Autre étape incontournable, celle de la définition de la valeur de votre entreprise. Vous devez pour cela faire évaluer votre garage pour ensuite déterminer son prix de vente. Les éléments pris en compte pour ce calcul sont :

• les biens immobiliers ;
• les machines et les équipements (ponts élévateurs, bancs de diagnostic, logiciels de détection de pannes, etc.) ;
• votre fichier clients ;
• vos salariés et leurs compétences,
• vos perspectives d’évolution.

Le diagnostic d’une société ne s’établit pas seul, appuyez-vous sur l’expertise des professionnels qui vous accompagnent. Plusieurs approches sont possibles, celle dite patrimoniale (évaluation des actifs de l’entreprise) ou celle de rentabilité. La neutralité est de mise sinon vous risquez de surévaluer votre bien et de repousser les potentiels repreneurs.

Le CNPA, que nous évoquions plus haut, peut également mettre à votre disposition des experts connaissant parfaitement le secteur de la réparation automobile et toutes ses spécificités.

L’établissement du prix de vente tient compte de la valeur de votre entreprise, mais aussi de la réalité du marché. Au final, c’est la loi de l’offre et de la demande qui aura le dernier mot.

#5 Conduisez le changement

La conduite au sein de l’entreprise

La conduite du changement est essentielle dans le cas de la transmission d’une entreprise de réparation automobile. Plus que jamais, vous devez être un moteur, une locomotive. Pourquoi ne pas en profiter pour faire monter en compétences certains de vos mécaniciens et employés ? Que ce soit avec de la formation en interne ou via des organismes spécialisés, vous impliquez vos salariés de façon valorisante et positive dans le processus. De plus, vous augmentez la valeur de votre bien grâce à l’acquisition de nouveaux savoir-faire.

Ne soyez pas avare en communication et expliquez bien vos choix. Un garage automobile est une entreprise familiale, les liens affectifs sont bien présents. Votre personnalité influence l’ambiance générale de l’atelier, il est donc normal que la perspective d’un nouveau patron inquiète vos équipes.

La préparation du repreneur

Qu’il soit un membre de votre famille ou un proche collaborateur, le repreneur aura besoin de temps pour se préparer à prendre la tête de votre entreprise de réparation automobile. Du temps pour rassembler les fonds nécessaires, mais aussi du temps pour se former à la direction d’un garage. Votre implication et votre bienveillance n’auront pas de prix pour le candidat à votre succession.

La conduite du changement nécessite que vous l’associiez aux décisions prises pour la bonne marche de l’entreprise et que vous cédiez peu à peu la place. Les employés et mécaniciens doivent s’habituer à voir une nouvelle personne aux manettes, apprécier un nouveau style de direction tout en n’oubliant pas que vous êtes toujours le patron !

Cette transmission d’entreprise doit avant tout être placée sous le signe du dialogue et de l’échange, il en va de sa réussite.

#6 Planifiez vos projets d’avenir

La retraite a beau être une incontestable victoire sociale, elle représente pourtant l’un des événements les plus stressants dans la vie d’un senior.

Socialement, vous devenez un retraité et vous n’êtes plus le chef d'un garage indépendant ou agréé par un constructeur. Au-delà du coup de vieux que cela inflige, certaines personnes ont l’impression de n’être plus rien et peinent à trouver des repères. Vous pouvez cependant vous consacrer à de nouvelles activités, pratiquer une activité artistique ou physique, faire du bénévolat… Sur le papier c’est grisant, mais construire une nouvelle vie sociale ne coule pas de source.

Financièrement, vous devriez normalement tirer profit des gains de la cession. N’attendez cependant pas les quelques années qui vous restent avant votre départ pour placer vos économies et penser à vos vieux jours. Les revenus d’un chef d’entreprise non salarié baissent environ de 60 à 70 % (source : https://www.retraite.com). Une retraite complémentaire se prépare dès le début de la vie active.

Psychologiquement enfin, il va falloir réapprendre à vivre avec vos proches et notamment avec votre conjoint, en plus de faire le « deuil » de votre entreprise.

Sources :

Ministère de l’Économie des Finances et de la Relance

Bpifrance

Chambre de Commerce et d’Industrie

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